En
l’absence d’un cadre de protection et de valorisation, le patrimoine culturel
est rendu très vulnérable non seulement par les situations de catastrophes
imminentes mais aussi par d’autres facteurs extérieurs qui contribuent à la disparition
des traditions et des pratiques culturelles. Au cours des dernières années,
l'Unesco a reconnu l'importance de sauvegarder et de transmettre l'immense
Patrimoine Immatériel qui révèle le caractère unique et original de chaque
groupe social.
Ce
Patrimoine Immatériel se rapporte aux expressions des classes populaires qui
sont inscrites dans les traditions orales, les arts du spectacle, les fêtes
et le savoir des confréries artisanales. Ce patrimoine constitue un
facteur considérable de la diversité culturelle.
Le
fait d’assurer la sauvegarde de ce patrimoine garantit en même temps la
conservation des expressions culturelles qui est le propre de chaque
individu dans son contexte social
et qui concourt à former ce qui est communément appelé
« tradition ». La tradition représente nos racines; elle a été
transmise à travers la culture orale, seule méthode de transmission pendant
des siècles. La culture de l’oralité est un patrimoine immatériel à
préserver et à valoriser. Les conteurs/chanteurs sont des « bibliothèques
vivantes » qui peuvent nous offrir l’accès à la connaissance de la
tradition.
Il est
reconnu que la mémoire corporelle, l’écoute, la capacité à transmettre, sont
essentielles dans des sociétés sans écriture, elles sont enseignées à travers
le chant et la danse, en particulier au cours de fêtes qui rassemblent les
générations. L'accès à la modernité et à la globalisation, qui
caractérise notre époque et la place de plus en plus prépondérante qui est
faite à l'écriture, crée un contexte nouveau qui remet en cause le
dynamisme de la continuité de la tradition orale, et provoque des ruptures
critiques dans sa genèse, sa gestion et sa transmission aux générations
présentes et futures. Aujourd’hui, nous sommes dans une société qui communique
avec des images et des textes très synthétiques et rapides ; on en
arrive à perdre la composante de l’émotion et de la réflexion, ce qui au
contraire est au cœur de la communication orale.
L’action
du projet insiste sur la nécessité de définir une méthodologie pour la
reconnaissance de la valeur des expressions populaires de la part des acteurs
et des communautés dans leur ensemble. L’action répond au problème
spécifique et actuel de stimuler l’échange culturel entre les communautés
locales des différents pays de la Méditerranée, afin d’aboutir à
l’enrichissement mutuel et à la reconnaissance de certaines matrices communes.
Enfin, le projet identifie la « participation de la population aux
processus culturels » comme principal instrument de résolution des
problèmes spécifiques ci dessus mentionnés. Chacun des groupes bénéficiaires
identifiés dans ce projet exerce un rôle important et complémentaire dans ce
contexte. On peut s'interroger légitimement sur ce que devient la tradition
orale aujourd'hui, et sur les perspectives qui se dessinent pour elle demain,
en particulier dans certains pays de la Méditerranée.
L’objectif
général du projet est la préservation du patrimoine oral, sa diffusion
et son utilisation à des fins d’apprentissage et de pédagogie.